L’ourdou, langue nationale et officielle du Pakistan, est une langue riche et diverse, influencée par de nombreuses cultures et civilisations. Cette langue indo-aryenne est le fruit d’une longue histoire de contacts linguistiques et culturels, ayant incorporé des éléments d’autres langues au fil des siècles. Dans cet article, nous explorerons les mots d’emprunt en ourdou provenant d’autres langues, mettant en lumière l’influence de ces langues sur le lexique ourdou.
Influences persanes et arabes
L’ourdou a été profondément influencé par le persan et l’arabe, principalement en raison de la conquête musulmane du sous-continent indien. Le persan était la langue de cour des empereurs moghols et a donc laissé une empreinte indélébile sur l’ourdou. De nombreux mots courants en ourdou trouvent leur origine dans le persan. Par exemple, le mot « کتاب » (kitāb) pour « livre » et « دوست » (dost) pour « ami » sont des emprunts directs au persan.
L’arabe, en tant que langue du Coran, a également eu une influence significative. De nombreux termes religieux et scientifiques en ourdou proviennent de l’arabe. Par exemple, « علم » (ilm) pour « connaissance » et « سلام » (salām) pour « paix » sont des exemples de l’apport arabe.
Exemples d’emprunts persans et arabes
– « کتاب » (kitāb) – livre (persan)
– « دوست » (dost) – ami (persan)
– « علم » (ilm) – connaissance (arabe)
– « سلام » (salām) – paix (arabe)
Influences turques
L’Empire ottoman et les échanges commerciaux entre l’Asie du Sud et le monde turcophone ont également laissé une empreinte sur l’ourdou. Les mots d’origine turque en ourdou sont souvent liés à la guerre, à l’administration et à la cuisine. Par exemple, le mot « سپاہی » (sipāhī) pour « soldat » et « قابلی » (qābilī) pour un type de plat sont des emprunts turcs.
Exemples d’emprunts turcs
– « سپاہی » (sipāhī) – soldat
– « قابلی » (qābilī) – un type de plat
Influences portugaises
Les Portugais, en tant que premiers Européens à établir des colonies en Inde, ont également influencé l’ourdou. Les emprunts portugais sont principalement liés aux objets et aux concepts introduits par les Portugais. Par exemple, le mot « چابی » (chābī) pour « clé » et « صابون » (sābūn) pour « savon » sont des emprunts portugais.
Exemples d’emprunts portugais
– « چابی » (chābī) – clé
– « صابون » (sābūn) – savon
Influences anglaises
La colonisation britannique de l’Inde a laissé une empreinte durable sur l’ourdou. De nombreux termes modernes en ourdou, notamment ceux liés à la technologie, à l’éducation et à l’administration, proviennent de l’anglais. Par exemple, le mot « کمپیوٹر » (kampyūṭar) pour « ordinateur » et « ٹیلیویژن » (ṭelīvīzhan) pour « télévision » sont des emprunts directs à l’anglais.
Exemples d’emprunts anglais
– « کمپیوٹر » (kampyūṭar) – ordinateur
– « ٹیلیویژن » (ṭelīvīzhan) – télévision
Influences indiennes et sanskrites
L’ourdou partage une grande partie de son vocabulaire avec l’hindi, et de nombreux mots en ourdou proviennent du sanskrit, l’ancienne langue sacrée de l’Inde. Ces emprunts sont souvent liés à la culture, à la religion et à la vie quotidienne. Par exemple, le mot « گرو » (guru) pour « maître » et « ناریل » (nāryal) pour « noix de coco » sont des emprunts sanskrits.
Exemples d’emprunts sanskrits
– « گرو » (guru) – maître
– « ناریل » (nāryal) – noix de coco
Influences françaises
Bien que moins courants, il existe aussi des emprunts français en ourdou, principalement liés à la mode, à la cuisine et aux arts. Par exemple, le mot « کارڈ » (kārd) pour « carte » et « ریستوران » (restorān) pour « restaurant » sont des emprunts français.
Exemples d’emprunts français
– « کارڈ » (kārd) – carte
– « ریستوران » (restorān) – restaurant
Impact des mots d’emprunt sur la langue ourdou
Les mots d’emprunt enrichissent la langue ourdou en lui apportant de nouvelles nuances et en élargissant son lexique. Ils témoignent également de l’histoire culturelle et des échanges linguistiques du Pakistan et de l’Inde. L’intégration de ces mots d’emprunt est souvent si profonde qu’ils sont perçus comme des éléments naturels de la langue.
Cependant, l’emprunt lexical peut parfois poser des défis, notamment en termes de prononciation et d’orthographe. Les locuteurs de l’ourdou doivent souvent adapter la phonétique des mots étrangers pour les intégrer dans le système phonologique de l’ourdou. De plus, l’orthographe peut varier, surtout pour les mots empruntés à des langues utilisant des systèmes d’écriture différents.
Conclusion
L’ourdou est une langue vivante et dynamique, constamment enrichie par des emprunts à d’autres langues. Ces mots d’emprunt reflètent l’histoire complexe et les interactions culturelles du sous-continent indien. En tant qu’apprenants de l’ourdou, il est fascinant et enrichissant de découvrir ces influences linguistiques et de comprendre comment elles ont façonné la langue moderne. En explorant les mots d’emprunt, nous pouvons mieux apprécier la richesse et la diversité de l’ourdou, ainsi que les liens culturels qui unissent les peuples à travers les langues.